Un jeune ami, alors consommateur de drogue, me disait sous cette forme d’affirmation interrogative : « Si la drogue, qui est une herbe, pousse… c’est que Dieu l’a bien voulu !? »
Je lui ai répondu : « La liberté n’existe pas, il n’y a que le libre arbitre qui est à notre disposition. Nous avons tous les chemins à notre disposition. Nous faisons les choix de notre vie, à chaque instant. »
J’aimerais préciser, ici, que les drogues naturelles, à l’origine, poussaient comme le romarin, le thym, la lavande poussent dans nos régions… et les peuples qui avaient à leur disposition du cannabis le consommaient de manière tout à fait épisodique comme nous pouvons consommer nos plantes aromatiques, qui poussaient initialement d’une manière naturelle et sauvage.
Les hommes prenant diverses directions ont exploré les possibilités du chanvre ; l’homme en a fait des vêtements, des cordages, de l’huile, des litières, des matériaux de construction… il a aussi utilisé ses propriétés analgésiques, cela est encore bien utile quand on doit se faire opérer, à la suite d’un accident ou d’une maladie…
Le chanvre est largement répandu dans le monde. Les déviances à son usage utilitaire que l’on connait maintenant sont nées, ici et là, tout d’abord localement, puis plus largement. Avec cette généralisation, l’on a constaté qu’une dépendance au cannabis ainsi que d’autres usages nocifs existaient ; les témoignages se sont multipliés sur le sujet.
« Il est parti en recherche, et quand il est revenu, cela se voyait sur son visage qu’il n’en avait pas trouvé… » me rapportait ce jeune homme. Souvent les jeunes évoquent le fait qu’ils ne sont pas dépendants, mais s’ils observaient honnêtement leur réaction dans ces situations, ils pourraient constater que le risque de dépendance est bien là. Si ceux-là sont ouverts à Dieu, nous pouvons leur dire que Dieu ne veut aucune dépendance. L’attachement à quoi que ce soit constitue un boulet que l’on se met aux pieds, qui nous empêche d’avancer sur le plan terrestre, et de nous ouvrir, et de nous élever sur le plan spirituel.
Nous avons le choix économique, social, humanitaire, d’utiliser la plante de manière à aider l’homme dans sa vie quotidienne, nous avons aussi la manière mafieuse de nous servir de la plante, en asservissant l’homme, depuis la production, en passant par sa distribution, en continuant par son usage. Nous sommes dans un choix réel, pratique, responsable, car sur toute la chaîne, des hommes attendent de notre pratique individuelle. En Bolivie, les producteurs de cacao sont tiraillés par les membres du cartel de la drogue. Quand nous faisons les mauvais choix sur un plan terrestre ou spirituel, nous en subissons les dommages, individuellement mais aussi collectivement. C’est comme cela. Nous avons toujours à assumer.
Par ailleurs, je suis surpris par les choix politiques de nos gouvernants qui prônent à tour de rôle la lutte contre le terrorisme, et qui, là, délibérément, laissent ouvertes nos portes à un fluide et vorace danger. Si j’étais terroriste, déterminé, patient et dévoué à une cause que je considérerai comme grande, j’utiliserai ce moyen que dans l’histoire juive l’on a utilisé. Laisser la cible à insurger dans ses vapeurs pour le massacrer comme désiré ; à l’époque c’était celles de l’alcool, aujourd’hui les vapeurs de drogue atteignent un jeune sur quatre. Nous prenons tous les risques, et nos dirigeants, qui veulent que l’on se souvienne d’eux, vont peut-être marquer l’histoire de l’Europe d’une manière indélébile, et peu glorieuse.
Dans la vie spirituelle, tout comme dans la vie commune, on choisit ses pensées et ses amis. La drogue est un dangereux visiteur…
Courage, et sens de la responsabilité sont de mesure.
© Nidish